LAISSER VERDURE
Ne plus être, ne plus exister
Ne plus devenir, ne plus demeurer, ne plus livrer bataille avec la pesanteur, s’enfuir comme le faune au crépuscule
Ou s’envoler avec le vent et l’écho perdu du poète « Mon fils on peut trouver ici le tourment, mais non la mort »
Ne plus devenir encore et se dissoudre, ne pas suivre, aucun chemins, aller partout sans destinée si ce n’est l’incendie
Comme une divinité solaire qui révèle les corps obscurs
Je suis légion
Toute sève est mon eau et chaque pousse est ma chair qui s’évapore à l’aube
Laissez moi sortir et n’avoir comme route que l’empreinte de l’animal et la complexité des racines
Homme ne suis, ni jadis ne fut.
» Ce qu’il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée (…) Le reste est un sable mouvant. » (E.Delacroix, Journal)
Quand on se montre, il y a ce que l’on révèle, ce qui est vu, ce que l’on cache ou ce que l’on trahit. Ce que l’on voudrait qu’on voit, aussi, pour dissimuler le reste ou pour s’inventer.
Il y a trop de part de soi à faire tenir dans un seul corps. J’aimerais être fait d’un seul tenant mais il y a trop de fantômes qui se dérobent, de démons ou de désirs enfouis qui surgissent comme des papillons pris par la lumière.
Je suis impermanent.
Émergent alors une faune ébauchée, des fragments de paysages traversés et des voiles soulevés sans tout à fait les assumer : un archipel d’empreintes laissées par la vie et de projections fantasmées.
LET GREENERY…
No longer be, nor existing
Not to become anymore, nor remaining, no longer fight gravity, runnig away like wildlife at dusk
Or fly away with the wind and the lost echo of the poet « My son, Here may indeed be torment, but not death.
Not to become, once more, and dissolve, not to follow, no paths, going on and on without destiny except burning
Like a solar deity that reveals obscurs bodies
I am legion
Every sap is my water and every growth is my flesh that evaporates at dawn
Let me go out and only have the imprint of the animal and the complexity of the roots
I’m no man, nor was I once