L'Hétérochrome
/ David MATHIAS
est photographe et créateur visuel.

Follow Me

L’hétérochromie correspond à une différence de coloration au niveau des yeux. Un oeil hétérochrome est formé de plusieurs couleurs pour un iris.
//Laisser Verdure

LAISSER VERDURE

Ne plus être, ne plus exister
Ne plus devenir, ne plus demeurer, ne plus livrer bataille avec la pesanteur, s’enfuir comme le faune au crépuscule

Ou s’envoler avec le vent et l’écho perdu du poète « Mon fils on peut trouver ici le tourment, mais non la mort »

Ne plus devenir encore et se dissoudre, ne pas suivre, aucun chemins, aller partout sans destinée si ce n’est l’incendie
Comme une divinité solaire qui révèle les corps obscurs

Je suis légion
Toute sève est mon eau et chaque pousse est ma chair qui s’évapore à l’aube

Laissez moi sortir et n’avoir comme route que l’empreinte de l’animal et la complexité des racines

Homme ne suis, ni jadis ne fut.


 » Ce qu’il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée (…) Le reste est un sable mouvant.  » (E.Delacroix, Journal)

 

Quand on se montre, il y a ce que l’on révèle, ce qui est vu, ce que l’on cache ou ce que l’on trahit. Ce que l’on voudrait qu’on voit, aussi, pour dissimuler le reste ou pour s’inventer.

Il y a trop de part de soi à faire tenir dans un seul corps. J’aimerais être fait d’un seul tenant mais il y a trop de fantômes qui se dérobent, de démons ou de désirs enfouis qui surgissent comme des papillons pris par la lumière.

Je suis impermanent.

Émergent alors une faune ébauchée, des fragments de paysages traversés et des voiles soulevés sans tout à fait les assumer : un archipel d’empreintes laissées par la vie et de projections fantasmées.


LET GREENERY…

No longer be, nor existing
Not to become anymore, nor remaining, no longer fight gravity, runnig away like wildlife at dusk

Or fly away with the wind and the lost echo of the poet « My son, Here may indeed be torment, but not death.

Not to become, once more, and dissolve, not to follow, no paths, going on and on without destiny except burning
Like a solar deity that reveals obscurs bodies

I am legion
Every sap is my water and every growth is my flesh that evaporates at dawn

Let me go out and only have the imprint of the animal and the complexity of the roots

I’m no man, nor was I once


When we show ourselves, there is what we reveal, what is seen, what we hide or what we betray. What we would like to be seen to hide the rest, or to reinvent ourself.

There is too much of self to hold in one body. I would like to be made in a single piece, but there are too many ghosts which shirks, demons or buried desires ariseing like butterflies caught by light.

I am impermanent.

Then an unachieved fauna emerge, fragments of landscapes crossed and sails lifted, without quite assuming them: an archipelago of footprints left by life and fantasized projections.

« The most real to me are the illusions I create (…) The rest is quicksand » (E.Delacroix, Diary)


 

Category: